Cambodge : le Premier ministre ne veut pas d'un troisième procès de khmers rouges

La question d'apparentes interférences du gouvernement cambodgien dans le travail du tribunal mis en place pour juger les anciens responsables khmers rouges est régulièrement soulevée par les organisations d'observation de la juridiction parrainée par les Nations unies. Et elle s'est invitée aux débats lors du passage à Phnom Penh de Ban Ki-moon, qui a visité le tribunal et effectué un pèlerinage au musée du génocide Tuol Sleng.

Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée

Lors d'un entretien avec Ban Ki-moon, le Premier ministre Hun Sen n'a pas mâché ses mots : une fois les quatre ex-dirigeants khmers rouges encore en vie jugés, il n'y aura pas d'autre procès.

En septembre 2009, le co-procureur international, sans l'appui de sa consoeur cambodgienne, avait transmis les affaires dites 3 et 4, impliquant cinq anciens cadres khmers rouges intermédiaires, aux co-juges d'instruction. Depuis, guère n'a été fait sur ce dossier, auquel Phnom Penh s'oppose fermement.

Remise en cause de l'indépendance judiciaire

Le Secrétaire général, pressé de réagir suite à ce que des observateurs qualifient de remise en cause de l'indépendance judiciaire, s'est contenté de dire que les Nations unies discuteraient de ce sujet avec les pays donateurs et qu'il revenait au tribunal de décider si des poursuites judiciaires supplémentaires devaient être engagées.

Entre-temps, le gouvernement cambodgien a adouci sa position par la voix de son ministre de l'Information, en précisant ne pas vouloir imposer ses vues. Un allongement de la liste des inculpés menacerait la stabilité politique, fait-il valoir. Dans le même temps, il suggère que ce soit des cours nationales qui se saisissent de ces autres dossiers.

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