Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Depuis que Douch s'est séparé, début juillet, de son avocat international pour s'en remettre exclusivement aux mains de son représentant cambodgien, sa ligne de défense a radicalement changé.
Tout au long de son procès l’accusé s’était montré coopératif et a reconnu en partie sa responsabilité dans la mort de plus de 15 000 personnes dans la prison qu'il supervisait. Aujourd'hui, il se pose en bouc-émissaire de la justice internationale. Une volte-face qui a surpris tout le monde.
Dans leur déclaration d'appel, ses avocats nationaux estiment qu'il « n'entre pas dans la catégorie des individus relevant de la compétence du tribunal ». Ils ajoutent, de manière surprenante, que les juges auraient dû le considérer comme un « témoin » des évènements survenus sous le régime khmer rouge et, ainsi, reconnaître sa mise en détention provisoire depuis son arrestation comme « une forme de mesure de protection de témoin ».
Ils demandent ainsi à la Chambre d'appel d'infirmer, ni plus ni moins, le verdict et de prononcer l'acquittement de Douch. Juridiquement, l'argument avancé par la défense risque d'être considéré comme trop tardif, ouvrant la voie à un probable rejet.