Avec notre correspondant à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Trente ans, c'est dix années de moins que le verdict réclamé par les co-procureurs. Un jugement, expliquent ces derniers, trop léger au regard de la gravité des crimes commis par « Douch » et loin des standards internationaux applicables dans de telles affaires.
Pour une observatrice du tribunal parrainé par les Nations unies, il s'agit aussi pour eux de rétorquer à l'appel que la défense a annoncé à grand bruit vouloir interjeter. Il importe également de permettre aux parties civiles, mécontentes de la sentence, de faire appel sur la question des réparations.
Une démarche qu'elles ne peuvent accomplir que si le bureau des co-procureurs a au préalable déposé appel. Ceux-ci entendent en outre dénoncer l'échec du jugement à refléter pleinement la conduite criminelle de « Douch ». Plusieurs charges, telle l'extermination, et la torture, y sont regroupées sous une seule : « crimes de persécution ».
Les magistrats souhaiteraient que toutes ces charges fassent l'objet de condamnations distinctes. Ils demandent aussi qu'une charge supplémentaire soit retenue, celle de mise en esclavage de la majorité des détenus de S-21. Et ce, souligne le co-procureur international, pour une plus grande clarté des archives historiques et judiciaires.