Cela a été un procès long et éprouvant pour les victimes dont on a nié l'existence pendant des années. Et le verdict laisse un goût amer même si l'accusé a reconnu des faits et même présenté des excuses.
Douch âgé aujourd'hui de soixante-sept ans, a donc assez peu de chance de fouler de nouveau libre, le sol de son pays. Il ne purgera finalement que dix-neuf ans de prison, le tribunal ayant retranché les seize années déjà passées derrière les barreaux.
Mais pour les nombreux Cambodgiens qui avaient réclamé la perpétuité, la sentence de Duch n'est pas à la hauteur de la gravité des faits : 14 000 personnes ont été torturées et tuées dans la prison qu'il dirigeait.
Il aura fallu des années de tractations entre les autorités cambodgiennes et l'ONU pour que soit créé en 2003, un tribunal mixte chargé de juger ces crimes. Et ce n'est qu'en 2006, que la procédure s'est enclenchée, une procédure interminable marquée par une succession de pressions politiques. Le Premier ministre Hun Sen n'a jamais caché son irritation à l'égard du tribunal, accusant les juges étrangers de recevoir « des ordres de leur gouvernement ».
Si le procès Douch vient enfin de s'achever, d'autres suivront. Quatre autres ex-dirigeants khmers rouges doivent être jugés pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Mais, les liens entre le gouvernement cambodgien actuel et les anciens du régime khmer rouge, risquent fortement de compliquer la tâche au tribunal.