A deux semaines du verdict, Douch récuse son avocat français

L'ancien chef de la prison de Phnom Penh dit ne plus faire confiance à son avocat Me François Roux. Douch, 67 ans, est jugé pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Il risque la prison à perpétuité et le verdict doit être annoncé le 26 juillet. Ce n'est pas la première volte-face de l'ancien cadre du régime de Pol Pot. Après avoir répété aveux et excuses devant le tribunal, Douch s'est rétracté, dénonçant le tribunal au dernier jour de l'audience. Entre 1975 et 1979, dans la prison de Phnom Penh, près de 15 000 opposants réels ou supposés au régime khmer rouge ont été torturés et exécutés.

Avec notre correspondante à Phnom Penh, Anne-Laure Porée

Douch ne veut plus de son avocat français. Il invoque « la perte de confiance ». Le camouflet est rude pour François Roux qui défendait là le dernier dossier de sa carrière d’avocat.

Les interprétations divergent quant aux motivations de Douch. Pour le tribunal, il s’agit d’une classique affaire de client récusant son avocat. Mais pour Chum Sirath, partie civile contre Douch, il n’y a qu’une seule explication possible : « Douch est resté Khmer rouge jusqu’à la fin et je crois qu’il le fait pour l’histoire. Quand dans 100 ans les jeunes Cambodgiens apprendront l’histoire de la période Khmers rouges, Douch voudrait qu’on le considère comme un Saint-Just ou comme un Robespierre. »

Certains observateurs parlent, eux, de message adressé aux internationaux, à savoir : ne jugez pas au-delà des quatre anciens leaders déjà inculpés. Une position maintes fois affichée par le gouvernement cambodgien.

Pour d’autres, Douch ramène le procès sur le terrain politique en jouant la carte du responsable mais pas coupable.

Cette nouvelle n’a pas d’impact sur la procédure. En revanche elle laisse entendre que Douch fera appel de sa condamnation.

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