Au Japon, la bataille pour éviter le pire n’est pas encore gagnée

Au Japon, le travail dans la centrale nucléaire Daichi de Fukushima a repris ce mardi 22 mars 2011. Il avait été interrompu par un dégagement de fumée du réacteur n° 3. La fumée s'échappe toujours de la centrale mais le personnel est revenu sur le site. Malgré le retour de l’électricité dans le complexe, la situation n’est pas encore sous contrôle. Et la radioactivité risque d’avoir des conséquences dramatiques sur la vie quotidienne des Japonais.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

L’apparition de nouvelles vapeurs au dessus de deux des réacteurs de la centrale de Fukushima, présentant les plus grands risques de fusion et de rejets radioactifs des plus nocifs, suggère que la situation n’est pas encore sous le contrôle des autorités.

L’électricité est rétablie dans les salles de contrôle mais les systèmes de refroidissement des réacteurs ne sont pas réactivés. Or sans eux, le risque d’une fusion du combustible nucléaire demeure.

Aujourd’hui, on a appris que la digue censée protéger la centrale d’un tsunami, a subi un choc comparable à mille Boeings 747 se fracassant contre elle, simultanément.

La vague a atteint 14 mètres de haut et a noyé les systèmes de refroidissement de la centrale. TEPCO, l’opérateur, avait été prévenu que ces systèmes de refroidissement, là où ils étaient placés, étaient vulnérables à un tsunami.

Pénurie alimentaire

La radioactivité, qui s’échappe de la centrale, contamine le lait, les légumes du nord du Japon. Et le gouvernement a interdit leur vente. Une éventuelle contamination des poissons, des fruits de mer est possible.

Or sans poisson, ni fruit de mer, ni légume provenant de sa partie septentrionale, le Japon risque une pénurie alimentaire. Car il faut peu de chose pour provoquer une psychose chez les Japonais.

Ils ne mangeront pas des produits qu’ils jugent dangereux, même si les niveaux de radioactivité relevés, pourtant 100 fois plus élevés que les normes admises, ne présenteraient pas de danger pour la santé humaine, selon les autorités sanitaires japonaises. Mais aujourd’hui, les Japonais ne croient plus leurs autorités.

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