Le Pakistan assure que le drone américain a tué des civils et des policiers

Au moins 35 personnes, des insurgés islamistes mais aussi des civils et des policiers ont été tuées, jeudi 17 mars 2011, par les missiles d'un drone américain dans le nord-ouest du Pakistan. Dans cette région, les avions sans pilote de la CIA prennent régulièrement pour cible al-Qaïda et les talibans. Cette attaque, la septième en neuf jours, survient au lendemain de la libération controversée d'un Américain de la CIA, qui avait tué deux Pakistanais fin janvier.

Les quatre missiles tirés par le drone américain à New Adda visaient le centre d'entraînement des talibans pakistanais, dans leur bastion du district tribal du Nord-Waziristan.

Le gouverneur de la province a condamné cette attaque, dans laquelle plusieurs chefs tribaux et des policiers ont péri. Ils étaient venus dans ce centre d'entraînement pour rencontrer des talibans - afin de résoudre une dispute, dans le cadre d'une assemblée traditionnelle - une jirga.

Les zones tribales - frontalières avec l'Afghanistan - sont le bastion des talibans pakistanais, le principal sanctuaire d'al-Qaïda et la base arrière des talibans afghans.

La salve de missiles de jeudi intervient au lendemain de la libération de Raymond Davis, un contractuel de la CIA qui a tué deux jeunes Pakistanais dont il assurait qu'ils s'apprêtaient à le détrousser - une thèse réfutée par les enquêteurs. Cette affaire très sensible a longtemps empoisonné les relations entre Washington et son allié-clés pakistanais.

Davis a été finalement libéré par un tribunal, après le paiement aux familles des deux victimes du « prix du sang » - compensation prévue par la loi islamique. Une décision qui a déclenché la colère au sein d'une opinion publique majoritairement anti-américaine, qui demandait que l'assassin soit pendu. Les fondamentalistes pakistanais appellent à une mobilisation massive ce vendredi 18 mars.

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