Avec notre correspondant et notre envoyé spécial à Tokyo
La panne dans le système de refroidissement d’urgence du réacteur n° 3 de la centrale de Daichi force son opérateur TEPCO à utiliser de l’eau de mer pour refroidir le réacteur. Cela prouve que la centrale n’arrive pas à pomper assez d’eau dans ses installations. Le problème est d'acheminer l'eau de mer en direction de la centrale.
L’armée américaine, basée au Japon, fournit déjà du liquide de refroidissement à la centrale. TEPCO note que l’alimentation en eau s’est arrêtée et la pressure à l’intérieur du réacteur n° 3 s’élève lentement.
Samedi, le réacteur n° 1 dans cette même centrale avait déjà connu des défauts de refroidissement et de montée de pression. La radioactivité au césium mesurée à Fukushima laisse penser que du combustible a fondu dans le réacteur n° 1 de la centrale de Daichi dont le toit s’est effondré à la suite d’une explosion, estime l’agence de sûreté nucléaire japonaise.
Dans les médias, des critiques commencent à poindre que la manière dont le gouvernement et notamment le Premier ministre Naoto Kan, déjà impopulaire, gèrent la crise : manque de réactivité et gestion « incohérente » selon les journaux. Le Premier ministre a demandé ce dimanche matin l'aide du président de Toshiba, propriétaire de Westinghouse, le fabriquant de centrales nucléaires.
Quelque 140 000 personnes ont déjà été évacuées et des milliers d'entre elles sont passées au scanner par les secouristes pour vérifier leur niveau d'exposition. Des comprimés d'iode sont également distribués pour prévenir notamment les risques de cancer de la thyroïde.
Selon le Centre d'information sur le nucléaire, une ONG indépendante, le réacteur n°1 dans la centrale de Daichi est en train de fondre comme cela s'était produit dans la centrale américaine de Three Mile Island en 1979. De même, il souligne que les particules radioactives relâchées dans l'atmopshère constituent un danger pour les populations et les secouristes.