Samedi 12 mars 2011, au matin, c'est le Premier ministre en personne, Naoto Kan, qui a demandé l'évacuation de 45 000 personnes dans un rayon de dix kilomètres autour de la centrale Fukushima n°1 (Daichi), dont l’un des réacteurs a connu des problèmes de refroidissement. D'après l'agence de presse Kyodo, 24 heures après le séisme, une commission de sécurité aurait mesuré un niveau de radioactivité mille fois supérieure à la normale dans la salle de contrôle du réacteur.
Ce ne serait pas une mais deux centrales qui auraient des problèmes. Plusieurs des réacteurs de Fukushima n°2 (Daini) auraient également des difficultés au niveau du refroidissement. De la vapeur radioactive a été lâchée de l'atmosphère afin de faire tomber la pression dans quatre des réacteurs de la centrale. Cela avait déjà été fait sur la centrale n°1, un peu plus tôt, et les habitants avaient été évacués.
Les Japonais sont très sensibles à la question de la sécurité nuclaire et visiblement les autorités ont voulu maintenir un semblant de calme dans une région déjà très affectée par la double catastrophe naturelle du séisme et du tsunami. Selon Frédéric Charles, notre correspondant à Tokyo, la presse japonaise a rapidement risqué une comparaison avec Three Mile Island.
En 1979, dans la centrale américaine, le conteneur du réacteur avait cessé de fonctionner normalement. Une partie du réacteur avait fondu. Dans les deux centrales japonaises, la situation est loin d'être celle de Three Mile Island assurent les experts japonais.
Le soutien des Etats-Unis
Tokyo a demandé l'aide de Washington comme l'a fait savoir la secrétaire d'Etat Hillary Clinton en annonçant que l'armée de l'air américaine venait de livrer des produits de refroidissement pour la centrale.
Le président Obama a aussi appelé le Premier ministre japonais pour lui offrir l'assistance des Etats-Unis et le Pentagone se mobilise.
avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
A chaque catastrophe, les Etats-Unis répondent présents pour aider les sinistrés. Ils étaient là lors du tsunami d’Asie du sud-est et du séisme d’Haiti.
Pour le Japon, où ils ont 38.000 soldats, et qui est un allié, le gouvernement américain ne lésinera pas : il s’apprête à déployer une petite armada dont deux porte-avions, le George Washington déjà dans l’archipel, et le Ronald Reagan, détourné de la Corée où il participait à des manoeuvres. Deux navires porte-hélicoptères et quatre navires de débarquement viendront se joindre à la flotte.
La FEMA, l’agence fédérale chargée des situations d’urgence, va aussi mettre son personnel à la disposition des victimes. Interrogé par un journaliste japonais lors de sa conférence de presse sur ce qu’il ressentait face à la tragédie, Barack Obama a expliqué pourquoi il avait le coeur brisé : « Les Japonais sont de très proches amis, et j’ai une amitié et des liens personnels étroits avec eux , en partie parce que j’ai grandi à Hawaii où j’ai pu me familiariser avec leur culture – cela ne fait que rendre notre inquiétude plus vive». Le président a cepdnant exprimé sa confiance : le Japon a les ressources économiques et morales pour se redresser et sortir plus fort de l’épreuve.
Outre le gouvernement fédéral, les Etats ont aussi offert leur assistance : la Californie envoie des chiens spécialisés dans la fouille des décombres ; la Virginie dépêche une équipe de 70 personnes avec 75 tonnes d’équipement ; même la Ligue américaine de baseball, sport très populaire au Japon, a promis de l’aide.