Séisme au Japon : premières conséquences économiques

C'est un séisme d'une ampleur sans précédent qui a frappé vendredi la région du nord-est du Japon. D’une magnitude de 8,9 sur l'échelle de Richter, il dépasse en intensité le grand séisme de Kanto en 1923 et celui de Kobe en 1995. Il a déjà des conséquences sur l’économie nippone.

Il est encore trop tôt pour évaluer l’ampleur des dégâts causés par le séisme, mais on dénombre une cinquantaine d’incendies, dont un très important dans une raffinerie de pétrole de la ville d'Iichihara, dans la région de Tokyo. Un incendie s’est également déclaré dans une centrale nucléaire à Onagawa, dans le nord-est du Japon. Le gouvernement de la région a également demandé l’évacuation des résidents d’une zone de trois kilomètres autour d’une autre centrale de la région, celle de Fukushima.

 

« Aucune fuite radioactive ni dans cette installation, ni dans les autres sites nucléaires, n'a été détectée », affirme le gouvernement japonais qui a, cependant, déclaré l’état d’urgence nucléaire. Un total de onze réacteurs se sont automatiquement arrêtés, selon le ministère japonais de l'Industrie. Pour Jean-Pierre Minne du Réseau Sortir du nucléaire, il y a un véritable risque, la situation est loin d'être sous contrôle : « avec les répliques du tremblement de terre, on va avoir des effets de tsunami. Ces tsunamis peuvent mettre en péril le système de refroidissement des onze réacteurs qui sont arrêtés. Et si ce système est atteint, on a des risques d’emballement des cœurs des centrales ».

Dommages dans les infrastructures

Pour Bruno Charéron de la Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité, les centrales nucléaires vont faire l’objet de toutes les attentions : « le Japon ne sortira pas de la zone de danger avant un bon moment en raison des contrôles qui devront être effectués de manière minutieuse dans les prochaines semaines ».

Il n’y a pas que le parc nucléaire qui a été touché. L’ensemble des ports de la zone côtière ont dû cesser toute activité. Le grand aéroport de Narita, dans la région de Tokyo est également fermé. Les transports ferroviaires et routiers ont également été interrompus dans une grande partie de l'archipel, en particulier dans Tokyo et sa région, bloquant des millions de personnes qui ont pris d'assaut les hôtels de la ville. Les trains express Shinkansen ont été stoppés dans tout le nord-est et les autoroutes de la région de Tokyo fermées quelques minutes après le tremblement de terre. Les télécommunications sont aussi coupées dans la région du sinistre.

Les assureurs en chute sur les marchés 

Sur les marchés financiers, la réaction a été immédiate, les investisseurs ont fait chuter le yen face aux autres principales devises. De même, les titres des réassureurs sont en baisse. Scor et des autres géants de réassurance, comme notamment Hannover Re et Swiss Re, ont perdu de 4 à 6% en Bourse.

Rappelons que les risques liés aux catastrophes naturelles sont ceux les plus fréquemment transférés par les assureurs primaires au secteur de la réassurance. À titre d'exemple, le tremblement de terre de Kobe avait coûté au secteur 3,5 milliards de dollars, pour des dégâts totaux estimés à près de 100 milliards, selon les données de Swiss Re, l'un des quatre grands réassureurs européens.

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