Avec notre correspondant à Pékin, Joris Zylberman
Pour le troisième dimanche d’appel au « rallye du jasmin », c’est au final davantage le gouvernement chinois qui s’est fait entendre que des manifestants introuvables.
La presse officielle a lancé une campagne inédite contre ces rassemblements, dénoncés comme étant la tentative d’importer le chaos des révoltes arabes en Chine, le Parti communiste s’opposant en défenseur d’une stabilité chèrement préservée.
Sur le terrain, plus de 370 000 policiers ont été déployés dans les grandes villes de Chine. A Pékin, dans la rue Wanfuxing, près du MacDonald's où les messages anonymes de Twitter appelaient à un rassemblement pacifique de promeneurs sans banderole, le quadrillage intensif de la police en uniforme et en civil a étouffé toute ébauche de rassemblement.
Les journalistes ont été systématiquement contrôlés et empêchés de travailler. Il faut dire qu’une centaine de dissidents qui évoquaient les droits de l’homme ont été arrêtés depuis trois semaines. La peur qui a saisi le pouvoir central s’est même reflété à l’Assemblée nationale populaire en session annuelle depuis hier, samedi 5 mars.
En 2011 près de 65 milliards d’euros vont être alloués au budget du maintien de l’ordre dans tout le pays : c’est plus que le budget total de l’armée chinoise.