Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
La classe politique est évidemment ébranlée par ce nouvel assassinat qui survient deux mois après la mort d’une autre figure politique majeure : celle de Salman Taseer, le gouverneur du Penjab qui avait été assassiné car il critiquait lui aussi la loi sur le blasphème.
Une minute de silence a été observée à l’Assemblée nationale mais certains militants des droits de l’homme mettent directement en accusation le gouvernement au motif qu’il s’est désolidarisé de tous ceux qui ont critiqué la loi sur le blasphème pour ne pas s’aliéner les religieux radicaux.
Les journaux demandent eux aussi ce jeudi matin, au gouvernement de réagir pour mettre un terme à ces assassinats extrémistes. Quant à l’Express Tribune, un quotidien de langue anglaise, il se demande qui sera la prochaine victime des radicaux. Tous les journaux s’inquiètent de la montée de l’intolérance religieuse dans le pays.
Hors du Pakistan, le meurtre de Shabhaz Bhatti a été unanimement condamné. Le Vatican, qui déplore l’assassinat du seul ministre chrétien du gouvernement, a souligné pour sa part la nécessité de protéger les chrétiens (environ 2% de la population). Une communauté qui, encore sous le choc de la mort de Shabhaz Bhatti, se dit à présent encore plus vulnérable.