Avec notre correspondante à Islamadab, Nadia Bléttry
Le ministre des Minorités religieuses a été assassiné alors qu’il se rendait sur son lieu de travail. Sa voiture a été prise en embuscade par plusieurs hommes armés qui lui ont tiré dessus. Le politicien est mort de ses blessures avant même d’avoir pu être transporté à l’hôpital.
Shahbaz Bhatti avait été récemment menacé de mort par des extrémistes pour ses positions contre la loi sur le blasphème qu’il voulait réformer. Une loi qui punit de mort quiconque est accusé d’avoir insulté le prophète. Le gouvernement n’avait pas condamné ces menaces, ce dont se plaignait le ministre. Il se disait abandonné par les autorités. Des autorités qui ont réaffirmé haut et fort, ces dernières semaines, qu’elles n’avaient nullement l’intention d’amender la loi sur le blasphème.
On a ce jour le sentiment que l’histoire se répète, et même qu’elle s’aggrave. Cet assassinat en plein cœur de la capitale rappelle celui qui s’est produit le 4 janvier dernier. A l’époque c’est Salman Taseer, le gouverneur du Penjab qui avait été tué par l’un des policiers chargés de le protéger. Le politicien avait dénoncé le caractère inique de la loi sur le blasphème.
Aujourd’hui c’est donc la consternation au Pakistan avec cet assassinat qui a coûté la vie à une nouvelle personnalité publique. C’est un signe du degré qu’a atteint l’extrémisme religieux dans le pays.