Un repère existe dans la longue liste des martyrs pakistanais. C’est la disparition tragique de Benazir Bhutto le 27 décembre 2007, victime d'un attentat suicide. Avec elle, une vingtaine de personnes avait péri. On se souvient moins que, deux mois plus tôt, à Karachi, elle avait miraculeusement échappé à une attaque qui avait fait 139 morts. Cette attaque avait été précédée et suivie de dizaines d'autres attentats sanglants.
Il est dangereux de faire de la politique au Pakistan mais il est surtout dangereux d'être Pakistanais aujourd'hui. Au cours de ces dernières années, le pays a été plongé dans un climat exécrable caractérisé par une instabilité chronique et une violence paroxystique. Cette violence politique s'est donc traduite par des centaines d'attentats qui ont tué des milliers de Pakistanais.
On ne soulignera jamais assez que ce sont essentiellement les citoyens ordinaires qui sont les principales victimes de cette violence terroriste qui déstabilise l'Etat, et fragilise ses institutions. Le pays est en train de sombrer sous les coups des terroristes.
A chaque nouvel épisode qui affaiblit le pouvoir politique, c'est le pays tout entier qui devient un peu plus ingouvernable et les gens, de plus en plus vulnérables.