Preah Vihear : la France prête à fournir des cartes du début du XXe siècle

La France souhaite contribuer au règlement du différend frontalier entre le Cambodge et la Thaïlande, litige qui a donné lieu ces derniers jours à des affrontements meurtriers entre les deux pays, faisant au moins 7 morts autour du temple de Preah Vihear. Alors que la Thaïlande et le Cambodge s'apprêtent à envoyer leur émissaire aux Nations Unies la semaine prochaine, le Quai d'Orsay soutient les efforts de l'ASEAN, l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est, l'estimant la mieux placée pour résoudre se conflit. Paris est disposé à ouvrir aux deux parties ses archives datant du début du XXe siècle, époque pendant laquelle la France exerçait un protectorat sur le Cambodge.

La France a exercé un protectorat sur le Cambodge de 1863 à 1953. Lors de la préparation d’un traité -le traité de 1907, qui restitue deux provinces du Siam au Cambodge - une commission de délimitation avait travaillé entre 1904 et 1908 à établir plusieurs cartes de la région. Des cartes que la France est prête à fournir pour contribuer à la résolution du conflit entre la Thaïlande et le Cambodge.

« Ces archives sont accessibles et ont déjà été consultées au cours des dernières années. Nous apporterons bien entendu toute l'aide nécessaire à tout pays qui nous demanderait de consulter ou prendre copie de ces documents », a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valéro.

Les combats de ces quatre derniers jours sont les combats les plus intenses en vingt ans mais le temple de Preah Vihear est depuis longtemps la source d’un contentieux entre le Cambodge et la Thaïlande.

En 2008, l’Unesco avait attribué les ruines du temple au Cambodge. Le classement avait provoqué la colère des nationalistes thaïlandais et les premiers affrontements armés se sont poursuivis depuis sporadiquement. Les Thaïlandais contrôlent les principaux accès du temple de Preah Vihear et les deux parties revendiquent une zone de 4,6 km² de ruines et de broussailles en contrebas de l'édifice .

Pourtant, le temple khmer datant du XIe siècle relève de la souveraineté du Cambodge, selon une décision de la Cour internationale de justice de 1962, mais celle-ci n’est pas accompagnée d'un tracé de frontières. Les cartes des archives françaises pourrait donc apporter une réponse.
 

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