Avec notre correspondante à Phnom Penh, Séphanie Gée
Les affrontements qui se sont déroulés dans la soirée du 6 février seraient les plus graves que cette dispute frontalière ait engendrés. Comme toujours, chaque camp accuse l'autre d'avoir ouvert en premier les hostilités. Victime directe de ces tirs à l'artillerie lourde, une parcelle de 4,6 kilomètres carrés où se dresse le temple multiséculaire de Preah Vihear, qui a subi des détériorations.
Alors que les combats se poursuivaient, le Premier ministre cambodgien a écrit à la présidence du Conseil de sécurité des Nations unies afin que l’ONU tienne en toute urgence une réunion « pour mettre fin à l'agression de la Thaïlande ». Un courrier qui a été lu, tard dans la soirée, sur une chaîne de télévision pro-gouvernementale.
Selon un éditorial publié par l'agence de presse officielle khmère, le temple Preah Vihear «continue d'être la cible de forces et de politiciens récalcitrants thaïlandais qui cherchent à détourner l'attention de leur peuple des problèmes politiques intérieurs».
Le gouvernement cambodgien fait passer le message qu'il n'a rien à gagner d'un tel conflit mais Bangkok, oui. L'Association des nations d'Asie du Sud-Est, dont les deux royaumes sont membres, s'inquiète du risque que font courir ces troubles à la stabilité régionale. Son président doit mener ce lundi 7 février des discussions à Phnom Penh pour tenter d'apaiser la situation.