Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Un cessez-le-feu a rétabli un calme bien fragile dans le périmètre de Preah Vihear, aux frontières encore mal démarquées. Le Cambodge et la Thaïlande continuent de se rejeter la responsabilité des incidents. Phnom Penh maintient avoir eu recours à « la légitime
défense » pour protéger son territoire. Son ministère des Affaires étrangères rapporte que les attaques du pays voisin ont endommagé le temple et il a d'ores et déjà déposé plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations unies.
Ces heurts, qui auraient fait quatre morts, surviennent à la fin d'un ultimatum lancé par le Premier ministre thaïlandais de retirer le drapeau cambodgien flottant au-dessus d'une pagode khmère dans cette zone disputée. Une requête jugée « insultante » par le Cambodge qui l'avait aussitôt fermement rejetée.
Ces accrochages se produisent aussi trois jours après la condamnation, par une cour de Phnom Penh, de deux militants nationalistes thaïlandais à six et huit ans de prison. Ils ont été jugés coupables d'entrée illégale dans une zone militaire ainsi que d'espionnage.
La puissante Alliance populaire pour la démocratie, dont ils ont été membres, ne cessent depuis de faire pression sur Bangkok pour qu'elle obtienne leur libération. Le Cambodge semble faire, une fois de plus, les frais des troubles intérieurs en Thaïlande.