Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Ce n’est encore qu’une rencontre 2 + 2, de surcroît en treillis dans un baraquement militaire à la frontière, mais en coulisses la diplomatie s’active. On l’apprend ce 8 février, Wi Sung-lac, le négociateur sud-coréen chargé de la dénucléarisation de la péninsule est attendu jeudi prochain à Pékin. Objectif : poursuivre en parallèle les discussions sur le nouveau programme d’enrichissement de l’uranium dévoilé fin novembre par la Corée du Nord.
Séoul espère obtenir l’appui de Pékin en cas de résolution contraignante du Conseil de sécurité de l’ONU, à laquelle s’oppose systématiquement la Chine, alliée de Pyongyang. Depuis la fin de la guerre de Corée, les puissances entourant la péninsule n’ont jamais vraiment parlé d’une seule voix. Tous les experts s’accordent aujourd’hui pour dire que la rencontre de ce mardi s’est décidée lors de la visite de Hu Jintao aux Etats-Unis le mois dernier.
Séoul se méfie toujours de Pékin
Cette fois Washington et Pékin s’accordent au moins sur une chose : l’amélioration en urgence des relations intercoréennes au plus bas depuis le naufrage du Cheonan, il y a un peu plus de dix mois. « La Chine déploie des efforts considérables axés sur la reprise du dialogue » répètent à tour de rôle les différents porte-parole de la diplomatie chinoise. Mais Séoul se méfie toujours de Pékin.
Jeudi 10 février,Wi Sung-lac doit rencontrer son homologue Wu da-wei, l’émissaire chinois pour la péninsule. Un homme qualifié de « Soldat de l’armée rouge », « ne parlant pas l’anglais » et « totalement ignorant de la chose nucléaire » selon un câble wikiLeaks citant le numéro 2 sud-coréen des Affaires étrangères.