Séoul poursuit ses exercices militaires à tirs réels

La Corée du Sud a lancé ce 23 décembre des manœuvres militaires à tirs réels près de la frontière entre les deux Corées. Ces exercices, qui ont duré moins d'une heure sont les exercices aéro-terrestres « les plus importants de l'année », a indiqué un porte-parole de l'armée sud-coréenne. Dans un communiqué au ton moins excessif que d'habitude, la Corée du Nord a qualifié de « va-t-en-guerre » l'armée sud-coréenne.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Contrairement aux cas précédents, le communiqué de l’agence officielle nord-coréenne ne fait pas allusion à de possibles représailles. Pyongyang a d’ailleurs attendu également ce 23 décembre pour réagir aux manœuvres navales entamées hier en mer de l’Est. Des manœuvres qualifiées d'« exercices fanatiques en vue d’envahir la Corée du Nord ».

Un ton plus modéré donc en Corée du Nord. La Corée du Sud a également descendu d’un cran son niveau d’alerte. Les médias sud-coréens ont d’ailleurs eux aussi un ton nettement mois alarmiste que lundi dernier concernant une possible réaction nord- coréenne.

Les exercices de ce 23 décembre dans la province de Gyeonngi, se déroulent pourtant à une trentaine de kilomètres du 38e parallèle. C’est la deuxième fois qu’ils ont lieu cette année avec une augmentation en termes de combattants et de matériels engagés. Près de 800 soldats, des hélicoptères de combats, deux chasseurs F-15, quatre F-16 ainsi que 36 pièces d’artillerie K9 y ont participé.

Séoul reste ferme sur ses positions

Séoul qui qualifie ces exercices de « défensifs » affirme toutefois se méfier d’une attaque surprise. « Nous punirons complètement l’ennemi s’il nous provoque une nouvelle fois » a averti le général Ju Eun-sik, chef de la première brigade blindée de l’armée sud-coréenne.

Les manœuvres de l’armée sud-coréenne sont aussi à usage interne. Au Sud, l’armée se remet encore difficilement du bombardement de l’île sud-coréenne de Yeongpyeong par l’artillerie du Nord, le 23 novembre dernier. Les militaires avaient alors été vivement critiqués notamment pour leur manque de réaction. Ces exercices sont donc destinés à faire étalage des forces sud-coréennes. Le terrain d’entraînement de Sunjin, près de la ville de Pocheon au sud de la frontière entre les deux Corées, peut recevoir du public.

Selon le journal Maeil Kyonge, près de 2 000 civils devaient assister aux exercices terrestres. L’armée bombe le torse, et Séoul reste ferme sur ses positions avec hier encore une sortie adressée aux Chinois: « La Chine semble avoir perdu (…) tout sens de la mesure » affirmait le ministère sud-coréen des Affaires étrangères, en réaction aux propos de Pékin affirmant que Pyongyang avait le droit d’utiliser la force nucléaire.

Partager :