Corée : les manœuvres militaires du Sud n’ont pas inquiété le Nord

L'armée nord-coréenne a déclaré lundi « ne pas ressentir le besoin » de réagir aux manœuvres militaires effectuées par la Corée du Sud lundi sur une île proche de la frontière entre les deux Corées. Le communiqué publié par la Corée du Nord écarte donc l'éventualité de représailles dans l'immédiat. Il s'agit de la première déclaration en provenance de Pyongyang depuis le déroulement, dans la matinée, de brèves manœuvres militaires à tirs réels sur une île sud-coréenne de Yeonpyeong récemment bombardée par la Corée du Nord. Séoul avait maintenu ses exercices militaires, malgré les menaces de Pyongyang, qui avait promis « un désastre » en cas de manœuvres sur l'île.

Entre les menaces de déclenchement d'une « guerre totale » et la météo pourrie en mer Jaune (où, paraît-il s'est abattu un épais brouillard), les manœuvres sud-coréennes ont été réduites au minimum acceptable pour que Seoul à la fois ne perde pas la face, et que ses exercices aéronavales n'entraînent pas toute la péninsule vers un nouveau conflit. C'est-à-dire que « oui », il s'est certainement passé quelque chose dans le registre militaire ce lundi matin aux confins des îlots qui délimitent la souveraineté entre le Nord et le Sud en mer Jaune ; même les résidents de l'île de Yeonpyeong ont été bouclés dans les abris au cas où.

Mais, en même temps, ce qui s'est passé n'a pas été jugé suffisamment consistant par les Nord-Coréens pour déclencher « le désastre » qu'ils avaient promis. Pyongyang a même estimé que c'était négligeable. « C’est pas la peine de réagir », a carrément indiqué l'agence de presse officielle nord-coréenne.

Dans cette atmosphère d'extrême tension régionale, il faut certainement souligner que les diplomates ne ménagent pas leur peine pour tenter de contenir les ardeurs guerrières des uns et des autres, avec des résultats plutôt décevants jusqu'à présent. Réuni en urgence, le Conseil de sécurité de l'ONU vient une nouvelle fois de révéler une impuissance inquiétante à ramener les belligérants à la raison.

Quant à la médiation de l'émissaire américain Bill Richardson (qui vient de passer quelques jours en Corée du Nord), que faut-il en dire sinon qu'à ce stade, elle témoigne de la préoccupation de Washington (même si des informations qui restent à confirmer indiquent que les Nord-Coréens accepteraient le retour des inspecteurs de l'agence atomique internationale).

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