Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
La Corée du Sud le promettait depuis plusieurs jours et les manœuvres ont finalement débuté ce lundi 20 décembre 2010 sur l'île de Yeonpyeong. Les exercices à balles réelles ont duré un peu plus d'une heure.
Par mesure de précaution, les 280 civils et journalistes présents sur l'île ont en tout cas reçu l'ordre d'évacuer dans des abris anti-aériens. Des représentants du commandement des Nations unies en Corée sont aussi présents sur l'île, de même qu'une vingtaine de militaires américains.
La Corée du Nord bien entendu est furieuse. Elle avait menacé le Sud de représailles terribles si elle procédait aux tirs comme prévu. Pyongyang avait même déclaré que si les exercices avaient lieu, les conséquences seraient « désastreuses ».
Le Nord a donc placé son armée en état d'alerte et veut donner les apparences de préparatifs à une contre-attaque. Il a ainsi déployé de nouveaux lanceurs de roquettes le long de ses côtes.
Mais la Corée du Sud se tient prête à répliquer à une éventuelle attaque du Nord. Suite à l'humiliation de novembre dernier, elle entend se racheter. C'est pourquoi ont été déployés deux destroyers dans la zone appuyés et a enes avions de chasse patrouiller dans la zone.
Les deux armées se font donc face, le doigt sur la gâchette. Et si le Nord n’a pas encore réagit, les risques d'escalade sont toujours très élevés.
L’ONU bientôt de retour en Corée du Nord
L’américain Bill Richardson, le gouverneur du Nouveau-Mexique, a déclaré ce lundi sur la chaîne américaine CNN que les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en charge du programme nord-coréen pourront revenir en Corée du Nord.
Cette déclaration de Pyongyang est clairement une main tendue, qui arrive au moment le plus crucial. Cet accord est une surprise. Pyongyang serait aussi d’accord pour faire sortir du pays ses barres de combustible nucléaire.
Mais cela n’a pas suffit à ce que la Corée du Sud fasse marche arrière et remise ses canon. La présidence sud-coréenne vient même carrément de parler de « piège ». Pyongyang a en effet l'habitude de souffler le chaud et le froid, alternant concessions et provocations et Séoul est aujourd'hui excédé par les agissements du Nord.
Suite à l’attaque de novembre sur son territoire, la population du Sud est en colère, le pouvoir conservateur est furieux et l'armée sud-coréenne entend montrer ses muscles quoi qu’il arrive. Quitte à aggraver encore les tensions et à augmenter les risques d'une escalade militaire.