Nord-Coréens «égarés» dans le Sud : une affaire embarrassante pour Séoul

Près de neuf semaines après des échanges de tirs meurtriers en mer Jaune, les premiers contacts directs entre de hauts responsables militaires des deux Corées doivent commencer le 8 février 2011. Cette reprise des pourparlers doit se dérouler à la frontière entre les deux pays, alors que 31 Nord-Coréens ont pénétré samedi 5 février dans les eaux sud-coréennes. Une affaire qui pourrait embarrasser les autorités de Séoul.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Les 31 Nord-Coréens arrivés samedi 5 février en Corée du Sud ont exprimé la volonté de retourner au Nord. L’agence Chine nouvelle reprend ce 7 février 2011 les propos d’une source militaire anonyme à Séoul. Cette thèse de la « dérive » étant aussi d’ailleurs largement partagée par la presse sud-coréenne.

Les 11 hommes et 20 femmes à bord de l’embarcation n’étaient pas accompagnés de leurs enfants lorsqu’ils sont arrivés sur l’île de Yeongpyeong, située à 11 kilomètres seulement du rivage nord-coréen. Un signe qui, selon les autorités sud-coréennes, pourrait laisser penser à « un groupe de pêcheurs au travail » plutôt qu’à des familles décidées à faire défection.

Deux hypothèses sont aujourd’hui mises en avant pour évoquer cet « égarement » : l’épais brouillard présent ce jour-là dans la zone ainsi qu’une possible panne du moteur électrique du bateau. Pour l’instant, les Nord-Coréens n’auraient donc pas demandé l’asile au Sud et pourraient dans ce cas être raccompagnés au Nord via le village de Panmunjon, le « village de la trêve » entre les deux Corées.

Mais l’affaire pourrait devenir bien plus embarrassante pour Séoul et même créer un nouveau conflit diplomatique si les « pêcheurs égarés » changent d’avis estime l’agence sud-coréenne Yonhap. En septembre 2009 déjà, 5 hommes et 6 femmes étaient arrivés au Sud par la mer avant de demander refuge. Même scénario en 2005 pour deux Nord-Coréens. A chaque fois, Pyongyang avaient exigé leur rapatriement, sans évidement l’obtenir.

 

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