Avec notre correspondant à Kaboul, Luc Mathieu
Le vice-gouverneur Abdul Latif Ashna a été tué alors qu'il venait de quitter son domicile pour rejoindre ses bureaux. Les membres de l'administration afghane encore présents à Kandahar se déplacent pourtant au minimum. Certains préfèrent même ne plus quitter leurs bureaux sur-protégés.
Les assassinats sont courants. Deux maires adjoints de la ville ont été tués à six mois d'intervalle l'an dernier. Abdul Jabar, le gouverneur du district voisin d'Arghandab, a, quant à lui, péri le 15 juin lors une attaque suicide des talibans.
Ces attentats montrent les limites de la stratégie américaine et de l'OTAN dans la région. Depuis, l'été dernier, les opérations, surtout des bombardements et des raids des forces spéciales, se succèdent. Les pertes côté talibans sont lourdes. C'est ce que l'OTAN appelle la phase de « nettoyage ».
Mais la deuxième phase, celle qui consiste à « tenir » le terrain, ne prend pas. Les talibans commettent toujours embuscades et attentats. Et ni l'Otan ni les forces afghanes ne parviennent à protéger les représentants du gouvernement.