En Afghanistan, Hamid Karzaï installe le nouveau Parlement

Le président afghan Hamid Karzaï a annoncé, lundi 24 janvier 2011, qu'il ouvrirait finalement la nouvelle législature mercredi 26 janvier, malgré le conflit qui continue de l'opposer aux députés au sujet d'un tribunal électoral spécial dont il réaffirme l'autorité et dont ceux-ci exigent la dissolution. 200 des 249 députés proclamés élus fin novembre 2010 par la Commission électorale indépendante (CEI) avaient envoyé dimanche soir une lettre au chef de l'Etat pour lui demander d'installer mercredi la nouvelle Wolesi jirga (Chambre basse). La vie politique afghane est à l'image de la situation militaire : sur le plan institutionnel, c'est un imbroglio.

Depuis les législatives du 18 septembre, le Parlement n'est toujours pas installé et si les événements se sont précipités au cours de ces derniers jours, ce n'est sûrement pas de la volonté du président qui, jusqu'au bout, a tenté de retarder l'échéance.

Car Hamid Karzaï n'est pas satisfait du résultat et il a fait le maximum pour renvoyer la séance inaugurale au 22 février, prenant prétexte des travaux toujours en cours du tribunal spécial qu'il a formé pour démasquer les députés fraudeurs et éventuellement corriger les résultats.

Mais les députés n'en peuvent plus d'attendre la décision d'une instance dont ils ne reconnaissent même pas la légitimité. D'autant qu'ils ont été formellement proclamés par la Commission électorale indépendante fin novembre.

Finalement, ils ont laissé éclater leur colère et, sous la menace d'une crise institutionnelle insurmontable, dans une période critique pour le pays, ils ont emporté la décision. La Wolesi jirga doit être installée ce mercredi à la grande satisfaction de Washington et de l'ONU, fatigués de soutenir à bout de bras un régime contestable.

Du coup, Hamid Karzaï laisse libre cours à son amertume. Il dénonce certaines mains étrangères à l'origine de manœuvres pour, dit-il, « créer une crise dans notre pays en répétant aux candidats qu'ils devraient installer le Parlement sans la participation du président et qu'ils avaient leur soutien ».

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