Avec notre correspondant à Kaboul, Luc Mathieu
Le président Hamid Karzaï a dû écourter en catastrophe une visite officielle en Russie pour résoudre la crise. Il a rencontré plus de 200 députés le 22 janvier au palais présidentiel. Après plusieurs heures de discussion, il a finalement reculé et annoncé que l'inauguration du nouveau Parlement aurait lieu le 26 janvier.
Hamid Karzaï ne l'a jamais dit publiquement mais selon plusieurs candidats battus lors des élections du 18 septembre dernier, il ne serait pas satisfait des résultats du scrutin. Le président afghan estimerait que les Pachtounes, l'ethnie majoritaire du pays dont il est issu, sont sous-représentés dans la nouvelle assemblée.
Le recul d'Hamid Karzaï éloigne à court terme le risque d'une crise politique et constitutionnelle. Mais le danger vient désormais des candidats battus. Plusieurs d'entre eux ont annoncé qu'ils allaient organiser des manifestations à Kaboul et dans les provinces. Ils estiment qu'Hamid Karzaï a plié face aux pressions étrangères.
Les Nations Unies avaient fait, le 21 janvier, part de leur profonde préoccupation suite à la décision du président afghan de reporter l'inauguration du Parlement.