Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Le spectre d’une tragédie financière « à la Grecque » ne peut pas être exclu, reconnaît lui-même Naoto Kan, le Premier ministre japonais, même si à court terme il n’y a pas d’inquiétude à avoir. La dette publique du Japon est détenue à 95% par les Japonais. Mais cette dette représente déjà plus de 200% du PIB, plus de deux fois la taille de l’économie japonaise.
Et en vieillissant, et ils vieillissent très vite, les Japonais vont puiser de plus en plus dans leur épargne, et l’Etat aura moins de capitaux disponibles. Dans une économie en déflation la dette publique japonaise est financée à des taux proches de zéro. Mais si le Japon est contraint de faire appel aux marchés étrangers, financer la dette coûtera beaucoup plus cher.
Le Premier ministre Naoto Kan cherche à prévenir une éventuelle tragédie comme celle que connaît la Grèce : il veut augmenter la TVA, cette taxe sur la consommation ne dépasse pas 5%. Pour réduire la dette, financer son vieillissement, le Japon doit tripler au moins la TVA à 17% d’ici à 2016. Mais le Premier ministre Naoto Kan n’a pas le courage politique de prendre une telle décision et l’agence Standard and Poor’s le sait.