Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Le coût du vieillissement de la population japonaise fait exploser le budget 2011 d’un gouvernement japonais de centre-gauche, incapable de mener les réformes qu’il avait promises, pour sortir le pays de plus de deux décennies de croissance perdue.
Pour la deuxième année consécutive, les recettes fiscales couvrent moins de la moitié du financement du budget. Le gouvernement du Premier ministre Naoto Kan ne parvient pas à relancer l’activité par la déréglementation et l’ouverture du pays à l’immigration, et créer ainsi de nouvelles richesses pour financer le vieillissement de la population.
Au contraire, le tout puissant ministère des Finances maintient volontairement le Japon dans sa déflation et la baisse généralisée des prix. Il évite ainsi une hausse des taux d’intérêt qui rendrait le financement de la dette insupportable.
Pour le moment, les risques d’un scénario à la grecque d’un défaut de paiement restent limités au Japon. Plus de 95% de la dette publique est détenue par les Japonais. Mais si rien n’est fait d’ici à 2014 selon le FMI (Fonds monétaire international), la dette pourrait dépasser 250% du PIB. Pour la financer, le Japon doit au moins doubler sa taxe à la consommation. Elle ne dépasse pas aujourd’hui 5%.