Le gouvernement japonais valide un budget record pour l’année 2011-2012

Loin des cures d’austérité que connaissent bon nombre de pays européens, le gouvernement japonais a validé le 24 décembre un budget record de 832 milliards d'euros entre avril 2011 et mars 2012. Près de la moitié sera financée par l’endettement alors que la dette publique atteint déjà plus de deux fois le PNB, et que le FMI incite le Japon à réduire ses déficits publics dès 2011, s'il veut éviter d'être attaqué par les marchés comme la Grèce, l'Irlande ou le Portugal.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Le coût du vieillissement de la population japonaise fait exploser le budget 2011 d’un gouvernement japonais de centre-gauche, incapable de mener les réformes qu’il avait promises, pour sortir le pays de plus de deux décennies de croissance perdue.

Pour la deuxième année consécutive, les recettes fiscales couvrent moins de la moitié du financement du budget. Le gouvernement du Premier ministre Naoto Kan ne parvient pas à relancer l’activité par la déréglementation et l’ouverture du pays à l’immigration, et créer ainsi de nouvelles richesses pour financer le vieillissement de la population.

Au contraire, le tout puissant ministère des Finances maintient volontairement le Japon dans sa déflation et la baisse généralisée des prix. Il évite ainsi une hausse des taux d’intérêt qui rendrait le financement de la dette insupportable.

Pour le moment, les risques d’un scénario à la grecque d’un défaut de paiement restent limités au Japon. Plus de 95% de la dette publique est détenue par les Japonais. Mais si rien n’est fait d’ici à 2014 selon le FMI (Fonds monétaire international), la dette pourrait dépasser 250% du PIB. Pour la financer, le Japon doit au moins doubler sa taxe à la consommation. Elle ne dépasse pas aujourd’hui 5%.

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