Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
L’envolée du yen est devenue emblématique des faibles marches de manœuvres dont disposent, au sein du Parti démocrate majoritaire (PDJ), Ichiro Ozawa et Naoto Kan, les deux prétendants au poste de Premier ministre du Japon, pour éviter une nouvelle récession et une économie japonaise qui n’est tirée que par les exportations.
Le cours du yen, devenu valeur refuge, est déterminé par le comportement de l’économie américaine. Aussi longtemps que le Japon ne changera pas les structures de son économie centrée sur les exportations.
Aujourd’hui, Ichiro Ozawa estime que le Japon doit intervenir sur les marchés pour stopper la hausse du Yen. Naoto Kan pense qu’une intervention ne sert à rien. Le yen baissera dans un premier temps. Mais si l’économie américaine tombe dans la récession, le yen reprendra son ascension.
Le Parti démocrate n’a aucun plan crédible pour sortir le Japon de sa déflation, un cancer qui décourage la consommation et l’investissement. Si Ichiro Ozawa l’emporte, il deviendra le troisième Premier ministre japonais en l’espace de douze mois.
Les entreprises d’exportation japonaises ont déjà voté. Elles délocalisent leur production car elles n’attendent rien de leurs politiciens pour stopper la hausse du yen et le déclin du Japon.