Dès ce dimanche 16 janvier, les membres de l'ONU qui patrouillaient les camps abritant les combattants maoïstes doivent définitivement quitter les lieux. Rien ne permet de craindre dans l'immédiat un embrasement de la situation débouchant sur une guerre civile, tant les populations réclament le retour à la paix, après un conflit de dix ans ayant fait quelque 16 000 morts. Mais la mission de l'ONU quitte le terrain sans avoir rempli son mandat de consolidation de la paix.
Outre le sort des combattants maoïstes, 19 000 hommes aujourd'hui livrés à eux mêmes et totalement exclus de tout corps d'armée, l'édifice politique reste extrêmement fragile : la rédaction de la Constitution donne lieu à une foire d'empoigne.
Si l'avenir de l'Etat népalais est ainsi hypothéqué, le présent est encore plus incertain. Le parti maoïste vainqueur aux élections de 2008, sans avoir réussi à obtenir la majorité absolue à la chambre, dispose néanmoins d'une solide assise. Passé dans l'opposition le parti de Pushpa Kamal Dahal, plus connu sous le nom de Prachanda, a ainsi poussé le Premier ministre à la démission en juin 2010. Résultat : cela fait six mois que le pays est privé de gouvernement. Une porte ouverte à l'instabilité et à la reprise des violences.