En Australie, les inondations menacent la Grande barrière de corail

Les inondations sans précédent qui touchent l’Australie, et plus particulièrement l’Etat du Queensland, ont un impact environnemental qui est, pour le moment, difficile à mesurer. Mais les inquiétudes sont bien réelles pour l'écosystème de cet Etat, et notamment pour la Grande barrière de corail. Un site inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco et déjà menacé par le réchauffement climatique.

Avec notre correspondante à Melbourne, Caroline Lafargue

Le débordement des rivières Fitzroy et Burnett  a déversé des torrents d’eau chargés de sédiments, de nutriments et de pesticides, dans la Grande barrière de corail. Ces deux nappes ont déjà parcouru deux cents kilomètres et atteint le récif Keppel.

Michelle Devlin est chercheuse à l’université James-Cook de Townsville, dans le Queensland. Elle explique où réside le danger :« Dans le cas de la Fitzroy, le principal danger ce sont les sédiments. C’est une grande région d’élevage, donc il y a beaucoup d’érosion des sols. Une fois dans l’océan, ces sédiments s’installent sur les coraux et leurs algues, lesquels ne reçoivent plus de soleil dont ils ont besoin pour réaliser la photosynthèse et croître. Et s’il y a beaucoup de sédiments, cela créera une eau trouble pendant des semaines ».

Et une fois les polluants déversés dans la Grande barrière, impossible de stopper leurs effets, potentiellement dangereux sur les récifs, d’où l’appel de Michelle Devlin à un changement de pratiques : « La seule chose que l’on peut faire, c’est changer nos pratiques sur le continent, qu’il s’agisse de l’agriculture ou des villes, de ce qu’on déverse dans nos lavabos. Si nous constatons à postériori qu’un récif a beaucoup blanchi à cause de l’azote utilisé dans les cultures, alors il faudra s’attaquer à cette pratique en priorité ».

Mais quoi qu’il arrive, on ne connaîtra l’étendue des dégâts qu’en février prochain.
 

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