Pascale Levacher est une Française installée à Rockhampton depuis 15 ans. Sa maison n'est pas inondée mais à quelques kilomètres de chez elle, d'autres habitants ont été évacués ces dernières heures.
RFI : Y a-t-il des précautions à prendre avec les serpents et les crocodiles ?
Pascale Levacher : Ces pauvres bêtes vont chercher un peu de sol sec aussi et les crocodiles ne sont pas restés dans la rivière. Il y a un tel courant que ce n’est pas possible. Ils se retrouvent dans les endroits qui sont inondés mais sans courant, donc effectivement ce sont les jardins, les jardins botaniques, ce sont les rues, les routes. Donc il faut faire attention. On ne va pas dire que ça pullule mais c’est certain que c’est un danger. On sait qu’ils sont là. Les précautions qu’on va prendre, c’est qu’on va éviter de marcher dans l’eau. Et les serpents aussi, c’est sûr que c’est un souci aussi… J’ai reçu des coups de téléphone très paniqués de ma famille à Montpellier, dans le sud de la France. Je pense qu’ils s’imaginaient qu’on était sur le point d’être attaqués par des crocodiles et des serpents... Mais là où on est, on n’a aucun problème. On n’est pas en zone inondable.
RFI : Sur le plan de l’approvisionnement, y a-t-il des difficultés ?
P.L. : C’était difficile au début, principalement parce que les gens ont paniqué. C’était avant qu’on retourne à Rockhampton. Dès que je suis rentrée, on est allé dans les supermarchés et il n’y avait pratiquement rien. Il n’y avait plus de viande, plus de lait, plus de pain, plus de légumes. Tous les légumes en conserve étaient partis. Les gens s’étaient vraiment rués pensant qu’ils allaient manquer de vivres pendant dix jours. Puis la même situation avec l’essence bien sûr. Mais ils ont réorganisé les circuits de ravitaillement. Donc maintenant, plutôt que nous arriver par l’ouest et par le sud, ça nous arrive par le nord. Ils nous disent que cette route va sans doute rester accessible. Tout ce qui est essentiel continue à nous parvenir. Donc j’ai vérifié ce matin dans les supermarchés et c’est déjà beaucoup plus paisible. Les rayons ont commencé à se remplir de nouveau. Donc les gens commencent à se sentir un petit peu mieux.
RFI : Les autorités ont-elles été prises de court ?
P.L. : Le point assez positif de la situation, c’est que la municipalité était très bien préparée. On savait au moins deux semaines à l’avance que ça allait se produire. Donc ils ont pu vraiment organiser tous les systèmes de secours. L’aéroport samedi fermait, mais il y avait deux, trois avions qui arrivaient chargés de personnel de secours, donc ils ont vraiment mis en mesure tout ce qu’il fallait mettre en mesure. On n’a pas été pris par surprise. C’est quand même le bon côté de la situation.