Ils étaient 85 dans le box des accusés, tous membres de l'Alliance du peuple pour la démocratie, autrement dit des « chemises jaunes », opposants au gouvernement de l'époque.
Entre le 22 et le 26 août 2008, ils avaient investi les locaux de la onzième chaîne, la NBS. Ils sont finalement 84 à être reconnus coupables, dont cinq jeunes de moins de vingt ans qui, pour cette raison, écopent de peine avec sursis. Les autres se voient octroyer des peines allant jusqu'à deux ans et demi de prison, pour incitation à l'émeute, violation du permis de port d'arme, recours à des moyens de communication illicites. Ils auraient également causé d'importantes destructions d'équipements publics.
Le fait que ces actions soient longtemps restées impunies avait suscité la colère de leurs adversaires en chemise rouge. Ayant à leur tour pris le relais des « jaunes » dans les rues de Bangkok après le changement de gouvernement, les « rouges » n'ont eu de cesse de dénoncer une justice à deux vitesses ; les crimes des jaunes étant jusque-là restés impunis.
Cette condamnation n'a pourtant pas de quoi les satisfaire, certains déplorent le fait que seuls les exécutants soient trainés en justice tandis que leurs leaders n'ont été inquiétés ni pour l'occupation de la télévision ni d'ailleurs pour celle de l'aéroport de Bangkok, tandis que l'occupation du centre ville par « les chemises rouge », elle, s'est terminée par une violente répression faisant officiellement 80 morts et l'arrestation de tous les leaders du mouvement, en attente de jugement, eux aussi, depuis le printemps dernier.