Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Avec ses complexes commerciaux immaculés et Siam Square, le cénacle des jeunes branchés, le quartier de Rajprasong est devenu un lieu symbole de la contestation des chemises rouges. C’est ce quartier qu’elles ont occupé pendant deux mois avant d’être écrasées par une opération militaire meurtrière en mai dernier.
Quatre-vingt-dix personnes, pour la plupart des civils, y avaient perdu la vie. C’est donc logiquement que les manifestants anti-gouvernementaux ont choisi ce lieu pour marquer les six mois de l’opération de dispersion.
Un rassemblement autorisé à certaines conditions
Ce rassemblement est techniquement illégal. L’état d’urgence est toujours en vigueur à Bangkok, mais la police l’a autorisé à certaines conditions. Le chef de l’armée, le général Prayut Chan Ocha a précisé les limites de l’exercice : ceux qui portent des tee shirts ou des pancartes risquant de créer des dissensions au sein de la société seront arrêtés et emprisonnés pour deux ans.
Finalement, la manifestation s’est déroulée sans incidents. Elle confirme le regroupement des chemises rouges. Après avoir été un temps abasourdis par la répression, elles retrouvent une certaine ardeur avec toujours le même objectif : demander l’organisation d’élections, mais aussi la vérité sur les morts des manifestations du printemps dernier.