Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Depuis huit mois, les militaires patrouillent dans les stations de métro, peuvent arrêter quiconque pour une durée de trente jours et sans mandat, et peuvent interdire tout rassemblement de plus de cinq personnes.
Avec la levée de l’état d’urgence, c’est la police qui reprend en main le maintien de l’ordre. Ses pouvoirs sont plus réduits que ceux des militaires sous l’état d’urgence, mais ils restent considérables grâce à une loi sur la sécurité intérieure, dont les dispositions sont immédiatement applicables. Cette loi permet aussi, au cas par cas, d’interdire des rassemblements, mais elle requiert un mandat judiciaire pour effectuer une arrestation.
Les militaires voulaient maintenir l’état d’urgence jusqu’à l’an prochain. Ils se disent inquiets des attaques contre la monarchie notamment par le biais des sites internet. C’est le Premier ministre Abhisit Vejjajiva qui a insisté pour lever les mesures d’exception afin d’améliorer l’image du pays.
Pour les « chemises rouges », la levée de l’état d’urgence est une bouffée d’air frais : elle annonce sans doute la prochaine libération sous caution de leurs leaders. Elle leur permet aussi d’organiser des rassemblements sans crainte d’être arrêtées.