Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
L’information émanait du journal britannique Daily Telegraph du 22 décembre 2010 : les talibans souhaitent pouvoir disposer d’une base arrière politique pour préparer les discussions de réconciliation avec le pouvoir central afghan dans un pays voisin et neutre dans le conflit comme la Turquie.
Quand la question est posée au président afghan Hamid Karzaï, celui-ci n’est pas étonné : « l’idée que la Turquie serve d’endroit où une représentation peut être ouverte pour faciliter les négociations et leur réintégration a été discutée. Si la Turquie était disposée à autoriser cette présence, nous, le gouvernement afghan, serions heureux que ce geste de facilitation se réalise ».
Mais quand le chef de l’Etat turc Abdullah Gül est invité à commenter, il ne cache pas sa surprise, tout en offrant son aide. « Vous n’êtes pas sans savoir qu’il se passe des choses importantes en Afghanistan, parmi lesquels la constitution de ce conseil de paix, que nous soutenons. Je n’ai pas eu connaissance de cette information, mais je peux vous dire que, d’une manière générale, nous sommes prêts à participer à tout ce qui contribuera à la stabilité, à la sécurité et au futur de l’Afghanistan ».
Dont acte. L’ouverture d’un bureau de représentation taliban en Turquie est donc peut-être pour très bientôt.