Pékin d’accord avec Pyongyang sur la situation dans la péninsule coréenne

La Chine et la Corée du Nord sont d’accord sur la situation dans la péninsule coréenne. Le plus haut responsable chinois en matière de politique étrangère s’est rendu ce jeudi 9 décembre à Pyongyang où il a rencontré le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il. C’est la première rencontre entre les deux alliés communistes depuis le bombardement d’une île sud-coréenne par l’artillerie du Nord qui a fait quatre morts dont deux civils le 23 novembre dernier ; et alors que les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont critiqué ouvertement Pékin, seule grande puissance à ne pas avoir condamné la Corée du Nord.

De notre correspondant à Pékin

Ce ne sont que des propos rapportés et lissés par les porte-parole officiels, mais l’affichage est symbolique : Pékin et Pyongyang sont d’accord sur les événements de ces dernières semaines entre les deux Corées. « Les deux parties sont parvenues à un consensus […] sur la situation dans la péninsule », indique l’agence Chine Nouvelle. « Les deux parties ont évoqué des sujets d’intérêt mutuel et se sont efforcées d’améliorer encore leurs relations amicales », répond en écho KCNA, l’agence du régime nord-coréen.

Cet accord de points de vue entre le conseiller d’Etat chinois Dai Bingguo et le leader nord-coréen Kim Jong-il répond directement aux propos tenus ce jeudi 9 décembre à Tokyo par l’amiral Mike Mullen. « L’Asie du Nord-Est est aujourd’hui plus volatile qu’elle ne l’a été au cours des 50 dernières années », a affirmé le plus haut gradé américain. « La majeure partie de cette volatilité est due au comportement dangereux du régime nord-coréen, soutenu par ses amis en Chine ».

Les deux alliés communistes resserrent les liens face aux pressions conjointes de Washington, Séoul et Tokyo, même si en Chine la réalité est plus contrastée. La question du soutien à la Corée du Nord fait désormais débat y compris au sein des plus hautes instances dirigeantes. Dans un long et rare mémorandum pour un conseiller d’Etat, plus de 9 000 caractères, publié mercredi sur le site du ministère chinois des Affaires étrangères, le même Dai Bingguo rappelait le dogme de la « non ingérence » et du « développement pacifique » soutenu par Pékin. Alors qu’en coulisses, la diplomatie continue. Une délégation emmenée par le général Ma Xiaotian, deuxième plus haut responsable de l’Armée de libération du peuple, a quitté la Chine ce même jour pour se rendre aux Etats-Unis.

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