Avec notre envoyée spéciale à Bombay, Véronique Rigolet
La lutte contre le terrorisme est l’un des aspects cruciaux de la coopération entre la France et l'Inde. « La lutte contre le terrorisme est une question essentielle pour les Indiens qui vivent avec des voisins difficiles » affirme l'un des conseillers de l'Elysée : la Chine avec laquelle les problèmes des frontières ne sont pas entièrement réglés, et le Pakistan ennemi éternel qui « est toujours menaçant », insiste New Dehli.
Ce 7 décembre, le président Sarkozy a décidé d’entamer sa visite à Bombay en rendant hommage aux victimes des attentats de novembre 2008. Le président français a rencontré les familles des victimes, et c’est un soutien total qu’il a promis à l’Inde dans sa lutte contre le terrorisme : « Notre collaboration en matière de lutte contre le terrorisme avec nos amis indiens est sans limites. Quand la ville de Bombay été martyrisée avec 166 victimes dont, je vous le rappelle, deux victimes françaises, la France s’est sentie totalement solidaire de la démocratie indienne ».
Mais Bombay est aussi une étape économique, la deuxième après Bangalore, samedi dernier. Dans une visite où l’on parle tous les jours d’accords commerciaux, l’Elysée a revendiqué 15 milliards d’euros d’accords qui ont été signés ou qui sont sur le point de l’être avec l’Inde, dont 7 milliards pour la fourniture de deux centrales nucléaires.
Ces chiffres : « C’est n’importe quoi » estime quant à lui, Louis Gallois, le patron du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS. Mais au-delà de la polémique, il y a une dynamique nouvelle qui s’est enclenchée entre les deux pays, une relance des échanges commerciaux sur la base d’un partenariat. La France en tout cas, veut prendre toute sa part du nouvel Eldorado indien : 9 % de croissance, des besoins énormes.
Ce mardi après-midi, devant un forum de patrons franco-indiens, Nicolas Sarkozy devrait à nouveau exhorter les entreprises françaises et notamment les petites et moyennes entreprises à venir investir en Inde. « Les Indiens ont envie de France », affirme la ministre de l’Economie Christine Lagarde. La France espère doubler ses échanges à 12 milliards d’euros en 2012. Il faut dire que la France part de très loin avec une part de marché de 1,5% contre 4,5%, par exemple, pour l’Allemagne.