Avec notre envoyé spécial à Incheon, en Corée du Sud, Stéphane Lagarde
La mer Jaune n’est décidément pas une mer tranquille. Parce que n’est plus la saison ou peut-être en raison des échanges d’artilleries entre les deux Corées, les chaluts chinois pêcheurs de crabes ont quitté la zone depuis trois jours, alors que les navires de l’administration sud-coréenne multiplient leurs rotations.
Les ordres à la radio indiquent la route à suivre pour ne surtout pas empiéter sur les eaux territoriales du voisin nord-coréen. « Lorsque le bombardement est survenu, toute l’île de Yeonpyeong a été plongée dans le noir. Le lendemain nous avons été envoyés sur place à 35 pompiers et ont a remis le courant. Mais ce qui m’a le plus frappé, ici, c’est le silence. Il n’y a pas de rire, pas de cri, pas de vie… Je me suis sentis complètement vide », raconte You Yi-song, électricien à bord du bateau.
Beaucoup, comme ce pompier électricien, craignent que de nouvelles altercations ne surviennent. En prévision des manœuvres navales conjointes Etats-Unis, Corée du Sud dimanche 28 novembre et de la possible réaction de la Corée du Nord, certains auraient commencé à faire des réserves de nourritures, affirme un épicier du grand port d’Incheon, au sud de Séoul.