Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Sous le feu des critiques depuis deux jours, il a fini par démissionner. Kim Tae-young a occupé la fonction de ministre de la Défense de la Corée du Sud pendant à peine plus d'un an. Une année terrible, pendant laquelle il aura dû affronter deux des plus graves crises de l'histoire des relations intercoréennes.
En mars dernier, une torpille très probablement envoyée par le Nord envoyait un patrouilleur sud-coréen par le fond, tuant 46 marins. Kim Tae-young, déjà critiqué à l'époque pour sa gestion de la crise, s'est de nouveau retrouvé sur la sellette après le bombardement de mardi, la première attaque du Nord sur le sol sud-coréen depuis la fin de la guerre de Corée.
Les députés de son propre camp ont accusé l'armée du Sud d'avoir réagi beaucoup trop tard. Ils ne comprennent pas pourquoi l'artillerie, pourtant en position de tir, a attendu 13 minutes avant de répliquer au Nord. On reproche aussi à l'armée sud-coréenne de ne pas avoir envoyé son aviation détruire les canons ennemis... qui ont ainsi eu le temps de tirer une deuxième salve d'obus quelques minutes plus tard.
La démission de Kim Tae-young intervient trois jours avant d'importantes manœuvres maritimes conjointes, menées par Séoul et Washington, des manœuvres qui devraient encore faire monter les tensions.