Le ton monte entre Pékin et Séoul

On l’apprend ce 25 novembre, une rencontre entre les ministères chinois et sud-coréen des Affaires étrangères prévue la semaine prochaine vient d’être annulée. Officiellement, la réunion a été ajournée pour cause de calendrier mais certains y voient le signe de la tension qui s’accroît dans la région après le bombardement d’une île sud-coréenne par la Corée du Nord. Des manœuvres militaires conjointes aux armées sud-coréenne et américaine sont prévues dimanche prochain, et la Chine met en garde à nouveau ce matin contre toute « provocation militaire ».

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

L’arrivée du porte-avions américain USS George Washington et son armada de navires de guerre est vu d’un très mauvais œil par Pékin. Plusieurs responsables chinois ont fait part de leurs inquiétudes au sujet de ces nouvelles manœuvres navales communes annoncées pour dimanche 28 novembre entre les Etats-Unis et la Corée du Sud.

« La Chine est fermement engagée dans le maintien de la paix et la stabilité de la péninsule et est opposée à toute provocation militaire » a rappelé ce 25 novembre le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, sans toutefois préciser ce qu’il entendait par « provocation ».

Pour l’instant, Pékin se refuse toujours à condamner le régime de Kim Jong-il. Et la presse chinoise de continuer à s’interroger : « Messieurs les Coréens qui a tiré les premiers ? »-tout en reprenant largement la thèse de Pyongyang d’une pluie d’obus sud-coréens dans la zone maritime contrôlée par le Nord- ?

« La Corée du Sud devrait peut-être reconsidérer sa stratégie et ne peut compter uniquement sur l’alliance avec les Etats-Unis pour assurer sa sécurité » indique ainsi l’éditorialiste du Global Times ce matin, en rappelant que la route la plus courte pour se rendre à Pyongyang reste la Chine. Une thèse de plus en plus remise en cause d’ailleurs, certains experts n’hésitant plus à relativiser l’influence de Pékin sur son turbulent allié et voisin.

« Peut-être est-il temps de repenser (notre) vision (des équilibres dans la région) » estime le South China Morning Post à Hong-Kong face à l’instabilité du moment. Une inquiétude semble-t-il partagée par le Premier ministre lui-même : « La situation actuelle est sombre et compliquée » a affirmé Wen Jiabao. 

Partager :