Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Les conservateurs sud-coréens sont furieux. Ils reprochent au président sud-coréen Lee Myung-bak, pourtant conservateur lui aussi, de s'être montré trop timoré dans les premières minutes de la crise : prudent, il avait en effet appelé son armée à empêcher tout geste pouvant mener à une « escalade militaire ». Quelques heures plus tard, il optait cependant pour un discours beaucoup plus ferme, se disant prêt à des représailles massives en cas de nouvelle attaque.
L'armée aussi est sous le feu des critiques. On ne comprend pas pourquoi elle a attendu 13 minutes pour répliquer à la première salve d'obus nord-coréens. Et on lui reproche de ne pas avoir envoyé son aviation détruire l'artillerie ennemie qui a pu reprendre les bombardements quelques minutes plus tard.
Le président sud-coréen s'est toujours déclaré partisan d'une ligne dure vis-à-vis de Pyongyang. Or depuis son élection il y a 3 ans, il doit faire face aux plus graves provocations nord-coréennes que son pays ait à affronter depuis des décennies. Sa réponse finalement très mesurée illustre à la fois à l'impuissance totale de Séoul face à une Corée du Nord qui n'hésite pas à recourir à la violence, et aussi l'impasse où l'a mené sa politique de fermeté.
Et la crise diplomatique s'étend aux grandes puissances. La Chine, alliée de Pyonyang, annonce qu'elle annule une visite prévue à Séoul de son ministre des Affaires étrangères. Pékin s'élève contre toute nouvelle provocation, sans pour autant préciser à quoi il faisait référence. Les Etats-Unis sont accusés par le régime nord-coréen d'être en partie responsable des échanges de tirs. L'administration Obama déclare travailler 24 heures sur 24 sur ce dossier.