Crise entre les deux Corées : le pouvoir sud-coréen sous le feu des critiques

Deux jours après le bombardement d'une île sud-coréenne ayant fait quatre morts, la Corée du Nord menace de lancer une deuxième, voire une troisième attaque, contre sa voisine du Sud en cas de provocation. Elle accuse également les Etats-Unis d'être en partie responsables de l'incident. Déclaration faite alors que Séoul programme le renforcement de son dispositif militaire dans cinq îles proches du territoire nord-coréen. Néammoins, en Corée du Sud le gouvernement et l'armée sont déjà sous le feu des critiques pour leur réponse jugée trop molle dans les premières heures de la crise.

Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias

Les conservateurs sud-coréens sont furieux. Ils reprochent au président sud-coréen Lee Myung-bak, pourtant conservateur lui aussi, de s'être montré trop timoré dans les premières minutes de la crise : prudent, il avait en effet appelé son armée à empêcher tout geste pouvant mener à une « escalade militaire ». Quelques heures plus tard, il optait cependant pour un discours beaucoup plus ferme, se disant prêt à des représailles massives en cas de nouvelle attaque.

L'armée aussi est sous le feu des critiques. On ne comprend pas pourquoi elle a attendu 13 minutes pour répliquer à la première salve d'obus nord-coréens. Et on lui reproche de ne pas avoir envoyé son aviation détruire l'artillerie ennemie qui a pu reprendre les bombardements quelques minutes plus tard.

Le président sud-coréen s'est toujours déclaré partisan d'une ligne dure vis-à-vis de Pyongyang. Or depuis son élection il y a 3 ans, il doit faire face aux plus graves provocations nord-coréennes que son pays ait à affronter depuis des décennies. Sa réponse finalement très mesurée illustre à la fois à l'impuissance totale de Séoul face à une Corée du Nord qui n'hésite pas à recourir à la violence, et aussi l'impasse où l'a mené sa politique de fermeté.

Et la crise diplomatique s'étend aux grandes puissances. La Chine, alliée de Pyonyang, annonce qu'elle annule une visite prévue à Séoul de son ministre des Affaires étrangères. Pékin s'élève contre toute nouvelle provocation, sans pour autant préciser à quoi il faisait référence. Les Etats-Unis sont  accusés par le régime nord-coréen d'être en partie responsable des échanges de tirs. L'administration Obama déclare travailler 24 heures sur 24 sur ce dossier.

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