Les rumeurs enflent en Birmanie sur la libération imminente de Aung San Suu Kyi

La libération de Aung San Suu Kyi se précise à Rangoon, à la veille du 13 novembre, date fixée pour la fin de son assignation à résidence. Plusieurs voix officielles ont affirmé ces derniers temps que la libération aurait bien lieu à la date indiquée, certaines rumeurs vont jusqu'à dire que l'ordre de libération est signé mais prudence : il est arrivé par le passé que la junte annonce la libération de prisonniers politiques, et qu'en fait, cela ne se produise pas.

Cela pour une raison simple, c'est qu'au moment où l'ordre de libération est signé, le prisonnier se voit demander de signer une lettre l'engageant à ne plus se mêler de politique, ce qu'en général les prisonniers de conscience refusent. Cela a été le cas de Win Tin en 2005, l'ancien bras droit de Aung San Suu Kyi, fondateur à ses côtés de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) ; il a refait quatre ans de prison derrière.

Il est inconcevable de voir aujourd'hui l'égérie de l'opposition birmane accepter un tel renoncement. Jusque dans les derniers jours de son assignation à résidence, elle est restée ferme sur sa ligne politique. A quelques semaines de sa libération théorique, son avocat nous disait qu'elle souhaitait faire appel de la décision de la junte de dissoudre la LND. Juste avant, elle avait également fait appel devant la Cour suprême pour contester les raisons de sa condamnation en vertu d'une Constitution désormais caduque, puisque la junte a fait adopter en 2008 un nouveau texte constitutionnel, que la LND ne reconnaît pas davantage.

Jusqu'au bout, celle que l'on appelle la « dame de Rangoon », isolée dans sa maison du bord du lac, a tenu tête à la junte appelant au boycott des élections. Maintenant le scrutin est passé, les généraux en ont obtenu ce qu'ils souhaitaient, à savoir leur mainmise totale sur le pays, il n'est pas exclu qu'ils se décident à rendre sa liberté à Aung San Su Kyi, de toute façon elle resterait sous surveillance.
 

Partager :