La Ligue nationale pour la démocratie a d'autant plus de mal à accepter la sentence de la junte, que ses responsables n'ont jamais dévié de la ligne pacifique qui est la leur depuis la création du parti, le 27 septembre 1988.
Le porte-parole de la LND Nyan Win a réagit à l'annonce de l'abolition de son parti, en affirmant qu'en aucune façon le parti n'avait outrepassé la législation en vigueur au moment de sa fondation. Le problème c'est que cette fraction de l'opposition refuse de reconnaître les changements constitutionnels et les règlements électoraux adoptés par les généraux, en vue d'organiser des élections à leur convenance. Il faut dire que si la LND avait voulu participer au scrutin, elle aurait été contrainte d'exclure de ses rangs tous ceux de ses membres actuellement en détention, y compris la fondatrice du parti Aung San Suu Kyi, toujours maintenue en résidence surveillée.
En refusant de s'inscrire sur les nouveaux registres des partis en lice pour les élections à venir, l'état major de la LND savait très bien que le parti s'exposait de fait à la dissolution. Cela dès le mois de mai, date de clôture des inscriptions.
On notera cependant que c'est la première fois qu'un média officiel mentionne l'abolition de la LND. C'est un moyen de pression renouvelé à l'encontre de ceux qui s'estiment toujours membres de ce parti et prônent le boycott du scrutin.