Avec notre correspondante à Jakarta, Solenn Honorine
L’explosion d’hier, jeudi 4 novembre 2010, qui avait duré deux heures était la plus forte en un siècle. Celle de ce matin, vendredi, l’a encore battue en intensité. Il était cinq heures lorsque le volcan a craché d’énormes nuages de cendres à plus de six cents degrés Celsius dans un bruit d’explosion terrible qui a été entendu à plus de vingt kilomètres de là.
Des dizaines de personnes, notamment dans le village d'Argomulyo, n’ont pas eu le temps de fuir. Des heures plus tard, des soldats des forces spéciales ont été dépêchés sur les lieux et la télé indonésienne qui les a suivis montrent des images de dévastation : un village entier brûlé instantanément et désormais recouvert d’une pellicule de cendres blanches.
Le village d’Argomulyo est situé à dix-huit kilomètres du cratère ce qui, jusqu’aujourd’hui, était encore hors de la zone classée dangereuse. Mais devant le caractère imprévisible du volcan, les autorités ont aujourd’hui étendu cette zone à vingt kilomètres et les habitants des environs ont fui vers les camps de réfugiés qui rassemblent désormais environ cent mille personnes.
C’est l’incertitude qui règne d’autant plus que trois autres volcans à travers le pays font preuve eux aussi d’un regain d’activité.