Avec notre correspondant à Pékin, Joris Zilberman
Même s’il parle couramment chinois, Timothy Geithner ne sera pas totalement à son aise à Pékin. Il faut dire que le secrétaire américain au Trésor n’arrive pas en position de force en Chine. Il sort tout juste de la réunion des ministres des Finances du G20 en Corée du Sud où les Etats-Unis n’ont pas réussi à imposer leur vision.
Ils voulaient demander aux pays à fort surplus commercial de laisser leur monnaie s’apprécier afin d’empêcher que ce surplus ne dépasse 4% du PIB. Une contrainte adressée surtout à la Chine. Mais elle a été fort mal prise par la Japon et l’Allemagne. Deux autres pays à fort excédent commercial et qui ont peur que leur économie soit affaiblie alors que leur monnaie n’est pas sous contrôle du gouvernement contrairement à ce qui est reproché à la Chine. Et c’est là que ce rapport de force pourrait profiter à Pékin qui verrait donc le soutien occidental aux Américains se fissurer sur le yuan.
Tout cela met Timothy Geithner dans une position plus humble à l’égard des Chinois. Plus qu’au mois de septembre en tous les cas, Washington avait alors menacé Pékin de taxes douanières en représailles d’un yuan sous-évalué et de laisser le dollar se dévaluer pour favoriser la consommation de produits américains. Ce qui a le don de faire enrager les Chinois.