Le seul point positif, c'est que les instances mises en place pour contrôler la régularité des élections fonctionnent. Preuve en est : l'énorme proportion de fraudes reconnue par la commission électorale. Et ce n'est pas terminé: l’invalidation d'un million 300 000 bulletins a été annoncée alors que la totalité des plaintes déposées n'a pas fini d'être examinée.
L'on savait, dans les jours qui ont précédé le vote, que ce processus électoral relevait du défi au regard de la situation sécuritaire, l'on savait également que la régularité du vote serait difficile à contrôler.
Constat d'échec
L'annonce de ces résultats provisoires assez désastreuse risque de fragiliser encore un peu plus un pouvoir en mal de légitimité, alors que les accusations de corruption à l'encontre du gouvernement d'Hamid Karzaï perdurent.
C'est un double constat d'échec, celui des autorités afghanes d'une part, puisqu'elles n'ont jamais autant été impliquées dans l'organisation d'un scrutin depuis la chute des talibans en 2001. Mais c'est également une mise en cause d'un processus élaboré sous l'égide de la communauté internationale, afin de doter l'Afghanistan d'institutions solides. Le gouvernement Karzaï qui ne cesse de réaffirmer sa volonté de négocier avec les talibans, se voit ainsi contraint de négocier en position de faiblesse.