Législatives en Afghanistan : l'heure est au bilan des irrégularités et au dépouillement

Les Nations unies, l'Union européenne et l'Otan ont salué le courage des électeurs afghans qui ont pris part au scrutin législatif du samedi 18 septembre 2010, malgré les menaces des talibans. La participation devrait être légèrement supérieure à celle observée lors de l'élection présidentielle d'août 2009. Elle reste cependant assez faible, à environ 40%, selon une première estimation. Les premiers résultats préliminaires seront connus au milieu de la semaine.

Avec notre correspondant à Kaboul, Luc Mathieu

Le taux de participation est légèrement supérieur à celui de l’élection présidentielle d’août 2009. Il y a eu 3,7 millions de votants soit un chiffre –même s’il est encore provisoire-, qui devrait s’établir autour de 40%. C’est tout de même une déception : le chiffre a été qualifié de « faible » par le ministère de la Défense afghan. Même à Kaboul, pourtant protégée par des milliers de policiers et de soldats les électeurs se sont peu déplacés, surtout dans le centre-ville. Ailleurs, dans les provinces du Sud et de l’Est, les plus dangereuses, la participation a probablement souffert des menaces des talibans qui ont promis de punir ceux qui iraient voter.

Le comptage des bulletins a lui commencé dès la fermeture des bureaux de vote samedi soir. Les premiers résultats préliminaires devraient être connus mercredi et il faudra attendre le 31 octobre, au plus tôt pour les résultats définitifs. Un délai qui tient aux milliers de plaintes que déposeront les candidats. Un organisme indépendant, la Fédération d'Afghanistan pour des élections justes et libres, a déjà annoncé avoir été saisie de plus de 200 cas d'intimidation d'électeurs. La police afghane a de son côté saisi des milliers de fausses cartes de vote.

En dépit des ces réserves, la communauté internationale a quand même trouvé un motif de satisfaction

L’Union européenne, les Nations unies ou encore l’Otan ont tous salué le courage des Afghans qui se sont déplacés malgré les menaces. En réalité, la communauté internationale est soulagée que le scrutin ait pu se dérouler. Les forces de sécurité, tant afghanes qu’internationales, craignaient des attentats d’envergure le jour du scrutin. Les talibans ont bien lancé des dizaines d’attaques mais elles ont été réparties sur l’ensemble du territoire. Kaboul par exemple a été visée par un tir de roquette avant l’ouverture des bureaux de vote mais il n’y a pas eu d’attentat suicide majeur.
 

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