La commission électorale vient d'annoncer de nouvelles mesures qui permettront à la junte de s'assurer de la victoire du parti au pouvoir, sans témoin gênant en cas de contestation. Aucun observateur étranger, aucun média ne sera autorisé à entrer en Birmanie pour observer le déroulement du scrutin.
Le président de la commission va jusqu'à se justifier en expliquant que la Birmanie n'a pas besoin d'un tel dispositif, du fait d'une « grande expérience en matière d'élections ». Un argument étonnant, dans un pays qui n'a pas tenu d'élection depuis 1990.
L'on peut supposer qu'en avançant pareil argument, ce responsable birman faisait référence au scrutin de 2008 : il s'agissait d'un référendum, par lequel la junte a obtenu l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution. La communauté s'était émue de voir une telle consultation populaire en pleine catastrophe humanitaire, après le passage du cyclone Nargis qui avait fait près de 150 000 morts et des millions de sans-abris.
Pour les élections générales de novembre prochain, la junte estime que la présence des diplomates en poste en Birmanie suffit. De fait, nombre de ces diplomates ont d’ores et déjà mis en doute la crédibilité du scrutin, en raison du caractère extrêmement restrictif des lois électorales. L'opposition est muselée et les partisans du boycott sont victimes d'arrestations.