Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Bletry
Les attaques contre les convois de l’Otan relativement fréquentes au Pakistan, ont habituellement lieu dans le Nord-Ouest du pays, à proximité de la frontière afghane ou près du port de Karachi dans le sud. Cette fois-ci vingt camions de ravitaillement destinés aux forces étrangères basées en Afghanistan ont été incendiés en banlieue d’Islamabad, la capitale.
Des hommes armés ont tué des chauffeurs et des gardes avant de mettre le feu aux véhicules. C’est dans le sud du pays que des dizaines de camions ont également été brûlés le 1er octobre.
Ces attaques à répétition se produisent alors que le Pakistan a décidé de bloquer la principale voie d’accès des camions de l’Otan à l’Afghanistan. Une mesure prise pour protester contre les incursions des hélicoptères de l’Alliance atlantique dans les zones tribales la semaine dernière, des incursions considérées par les autorités comme une violation de leur territoire.
Islamabad a d’ailleurs accusé l’Otan d’avoir tué trois de ses soldats dans un raid aérien le 30 septembre. Au Pakistan, on assure que la route de la Khyber Pass devrait rapidement être de nouveau ouverte aux véhicules de l’Otan, Tout en précisant qu’il faut attendre que la colère de la population à l’encontre des troupes étrangères se dissipe et que les conditions de sécurité le permettent.
Un moyen aussi pour les autorités pakistanaises de faire pression sur leurs alliés occidentaux dans la lutte contre le terrorisme depuis fin 2001. Le Pakistan veut faire entendre qu’il est un partenaire incontournable pour qui veut mener la guerre en Afghanistan.
De ces assauts, il en sera sûrement question ce lundi 4 octobre lors de la rencontre entre le secrétaire général de l'Otan et le ministre pakistanais des Affaires étrangères à Bruxelles. Elle va se dérouler dans un contexte tendu. Rappelons-le, jeudi dernier, un tir d'un hélicoptère de l'Otan sur le sol du Pakistan a tué trois soldats pakistanais.