Avec notre envoyée spéciale à Peshawar, Nadia Blétry
La réponse des autorités pakistanaises ne s’est pas fait attendre : les convois de ravitaillement de l’Otan ont été bloqués à la frontière.
A Peshawar, des dizaines de camions scellés à destination de l’Afghanistan font demi-tour. Les militaires pakistanais accusent l’Otan d’avoir tué, ce 30 septembre, trois soldats au cours d’une nouvelle opération aérienne sur Kurram, l’une des sept zones tribales que compte le pays. C’est la quatrième fois en moins d’une semaine que des pilotes des forces étrangères basées en Afghanistan franchissent la frontière.
Islamabad proteste contre ce qu’elle considère être une violation de son territoire. Le Pakistan, devenu un allié des puissances occidentales dans leur lutte contre le terrorisme depuis fin 2001, est régulièrement accusé par ses partenaires de ne pas en faire assez pour éradiquer l’extrémisme.
En un mois, les Etats-Unis ont lancé plus de vingt attaques menées par des drones, autrement dit des avions sans pilote. Même si Américains et Pakistanais affirment régulièrement qu’il existe des accords secrets entre les deux pays pour mener ce type d’opération, Islamabad semble mise à mal par ses puissants alliés qui font des incursions de plus en plus fréquentes sur son sol et semblent lui dénier son droit à la souveraineté nationale.